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Entretien avec Nicolas Chang

Nicolas Chang est l’auteur du livre “Le Yi Jing - Le livre des mutations”. Il enseigne le Yi Jing, et anime au quotidien l’une des communautés francophones d’études du Yi Jing les plus actives sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, Nicolas nous en dit un peu plus sur son parcours de vie autour du Yi Jing, ainsi que son approche personnelle.



Nicolas Chang


Pouvez-vous vous présenter ?

NC: Bonjour. Je suis étudiant en Yi jing depuis 1982 et je n’arrête pas d’apprendre. Mon objectif est de partager mes observations et de réunir un maximum d’informations concernant les expériences de chacune et chacun.


Contexte et Influence


Pouvez-vous partager votre parcours et ce qui a initialement suscité votre intérêt pour le Yi Jing ?

NC: C’est simple, j’ai connu l’ouvrage de Wilhelm , puis tous les autres auteurs connus. Ce qui m’a fasciné c’est l’utilisation du hasard qui finalement n’existe pas.


Comment le Yi Jing a-t-il influencé votre vie personnelle et professionnelle ?

NC: Cela m’a donné des clés pour aller sur ma voie. Je suis enseignant en arts martiaux chinois et grâce à un tirage du Yi jing que j’ai fait en 1989, j’ai découvert que je devais faire quelque chose dans ce domaine.



Quels sont certains des malentendus courants sur le Yi Jing auxquels vous êtes confronté ?

NC: Les personnes qui me considèrent comme un maître. Je ne prétends pas vraiment enseigner ni même répondre à toutes les questions posées, car ma pratique est basée sur le hasard, c’est-à-dire que je ne questionne pas souvent le Yi jing, mais je le laisse venir à moi. Quand on veut consulter le Yi jing, il y a souvent le problème de l’intention et de la focalisation qui réduisent l’information. On ne peut avoir des synchronicités que lorsqu’on est vraiment pragmatique et dans le doute mental. Cela demande une grande ouverture d’esprit.


Contexte historique et culturel



Quel rôle le Yi Jing a-t-il joué dans la société chinoise ancienne par rapport à son rôle aujourd'hui ?

NC: Il y a eu une déconnexion, semble-t-il et ensuite un renouveau. Ceci vient peut-être de l’intérêt des occidentaux.



Comment les différentes cultures en dehors de la Chine interprètent-elles et utilisent-elles le Yi Jing ?

NC: C’est lié au New-Age et il y a beaucoup de ramifications. La tradition dit que l’interprétation est libre, ce qui veut dire qu’il faut être créatif et oeuvrer dans le sens du développement.


Numérique 


Comment voyez-vous le rôle du Yi Jing à l'ère numérique ?

NC: J’ai essayé l’IA et j’utilise le numérique pour obtenir de l’information, cela fait avancer les choses. Paradoxalement, cela me conduit à choisir une méthode de lecture qui se base sur les 8 trigrammes et les 5 éléments, sans m’occuper du texte. Cette façon primaire de lecture est efficace.


Quel est votre avis sur l'utilisation des applications de Yi Jing et des ressources en ligne ?

Il faut ritualiser le processus en soi et se souvenir que l’on parle avec un esprit, mais le mental nous conduit souvent à des illusions, donc cela demande une certaine vigilance.


Expérience personnelle 


Pouvez-vous partager une expérience mémorable où le Yi Jing vous a fourni une orientation ou une compréhension particulièrement profonde ?

NC: En 1989 j’étais en Malaisie dans une école chinoise d’arts martiaux où je pratiquais la méditation chan (zen). J’ai ouvert spontanément le livre de Wilhelm en voulant avoir une réponse sur le but de ma pratique méditative. Je suis arrivé à l’hexagramme 52 avec ce texte : Tandis que le bouddhisme s'efforce d'atteindre le repos par la cessation de tout mouvement dans l'état de nirvana, le point de vue du Livre des Transformations est que le repos constitue seulement un état polaire qui a toujours pour complément le mouvement. Il est possible que le texte contienne des allusions à des pratiques de yoga. 



Comment abordez-vous personnellement le processus de consultation du Yi Jing ?

NC: J’utilise les baguettes d’achillée, les pièces de monnaie sapèques ou des pièces de 20 ct, des cartes (jeux de 64) et aussi un jeu de 36 cartes. J’aime lire le tong shu (calendrier solaire) et le calendrier lunaire avec les 12 hexagrammes primaires. Le Wen Wang Gua et la fleur de prunier. Ce qui compte est d’être pertinent et pragmatique. La focalisation est importante. L’intention véhicule l’énergie, donc il faut aussi être attentif aux détails.


Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui est sceptique quant à l'efficacité du Yi Jing ?

NC: C’est la meilleure attitude, car c’est ainsi que le hasard peut enfin faire son job.


Merci Nicolas, d'avoir pris le temps de partager vos expériences avec nous.

Lecteurs, si vous avez des questions, n'hésitez pas à les poster dans les commentaires sous cet article.




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